Kitsune, Inari, Kyûbi : les différents renards japonais

Dans la culture japonaise, les figures du Kitsune, d’Inari et du Kyûbi no Kitsune sont souvent entremêlées dans l’imaginaire collectif. Et pour cause : entre le folklore, la spiritualité shintoïste et les récits populaires, ces trois figures se croisent, se complètent, parfois se confondent. Certains de nos clients nous ont demandé : “C’est quoi la différence entre un kitsune et Inari ? Et Kyûbi ?”
Il faut dire que les mangas, les jeux vidéo et les animes brouillent parfois les pistes — en simplifiant ou en interprétant des notions complexes issues d’une tradition vieille de plusieurs siècles. Alors si vous aussi, vous vous êtes déjà posé cette question, prenons quelques instants pour faire la lumière sur ces trois entités, aussi mystérieuses que fascinantes.
Le Kitsune, le renard aux pouvoirs magiques
Le Kitsune (狐), c’est avant tout le renard japonais, mais pas n’importe lequel. Il s’agit d’un yôkai, un esprit surnaturel du folklore japonais. On le retrouve sous deux formes principales :
- le Zenko, renard bienveillant associé à la déesse Inari ;
- le Yako (ou Nogitsune), un renard farceur, parfois malicieux ou même dangereux.
Ce qu’ils ont en commun ? Leur capacité à se métamorphoser, souvent en femme séduisante, à créer des illusions, et parfois à posséder des humains.
On dit que plus un Kitsune vieillit, plus il gagne en sagesse, en puissance, et plus son nombre de queues augmente — jusqu’à neuf. C’est ce fameux Kyûbi no Kitsune dont on parle un peu plus bas.
Dans les sanctuaires shinto dédiés à Inari, on retrouve des statues de renards en pierre.
Mais ce ne sont pas des dieux : ce sont les messagers de la déesse, les Kitsune protecteurs appelés Myôbu. Ils sont souvent représentés avec une clé, une balle sacrée ou un épi de riz dans la gueule.
Inari, la divinité shinto que les Kitsune servent
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Inari n’est pas un renard.
C’est une divinité shinto, associée historiquement à la riziculture, la fertilité, la prospérité et le foyer.
Inari est l’une des kami (divinités) les plus populaires du Japon, et des milliers de sanctuaires lui sont dédiés, dont le plus célèbre reste le Fushimi Inari Taisha à Kyoto, reconnaissable à ses innombrables portails torii rouges.
Inari est habituellement représentée comme une femme, parfois comme un homme, et fréquemment de façon androgyne. Elle est toujours accompagnée d’au moins un Kitsune, son messager fidèle.
Les Kitsune que l’on trouve dans les sanctuaires Inari sont donc des esprits au service d’une divinité, et non des divinités eux-mêmes. Ils sont souvent appelés Myôbu, un terme qui évoque leur pureté et leur rôle protecteur.
Inari et les Kitsune sont donc liés, mais ne désignent pas la même chose : l’un est un dieu, les autres sont ses émissaires.
Le Kyûbi, le Kitsune ultime à neuf queues
Le Kyûbi no Kitsune (九尾の狐), littéralement “renard à neuf queues”, est une figure emblématique du folklore asiatique, que l’on retrouve au Japon, mais aussi en Chine (Huli Jing) et en Corée (Kumiho).
C’est un Kitsune ayant atteint l’apogée de ses pouvoirs, généralement après avoir vécu plus de 1 000 ans. Doté de neuf queues, il incarne à la fois la sagesse, l’immortalité et une puissance surnaturelle redoutable.
À la différence des autres Kitsune, le Kyûbi est beaucoup plus ambivalent. Dans certains récits, c’est une entité divine, presque assimilée à un dieu. Dans d’autres, c’est un démon qui manipule les humains pour semer le chaos. Cette dualité entre bienveillance et danger est ce qui fait toute la richesse du personnage.
Vous avez sûrement croisé le Kyûbi dans la pop culture :
- dans Naruto, sous le nom de Kurama, démon puissant enfermé dans le corps du héros ;
- dans Pokémon, avec Feunard, l’évolution du petit renard à six queues Goupix ;
- ou dans Genshin Impact, avec Yae Miko, la prêtresse renarde au pouvoir spirituel immense.
Mais bien avant d’être une figure de manga, le Kyûbi apparaissait déjà dans les récits classiques japonais, comme celui de Tamamo-no-Mae, une femme d’une beauté envoûtante qui n’était autre qu’un renard à neuf queues déguisé.
Alors, comment les distinguer ?
Il n’est pas rare que le Kitsune, le Kyûbi et Inari se retrouvent ensemble dans les mêmes histoires, que ce soit dans les légendes japonaises ou les œuvres contemporaines. Mais bien que leurs histoires soient liées, il s’agit bien de trois figures distinctes, chacune porteuse d’un imaginaire riche.
- Le Kitsune incarne le lien entre l’humain et le surnaturel.
- Le Kyûbi représente la forme ultime du pouvoir et de la métamorphose.
- Et Inari reste la divinité bienveillante, entourée de ses messagers renards.
Des rôles différents, mais tous profondément ancrés dans le folklore japonais, qu’on peut résumer de la façon suivante :
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Fabien Osmont
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