Les étapes de fabrication d’un véritable tatami japonais

Les étapes de fabrication d’un véritable tatami japonais

Le tatami est connu pour être l’emblème de la maison japonaise traditionnelle. Mais c’est bien plus qu’un simple revêtement de sol. Ikebana, calligraphie, arts martiaux… c’est toute la culture japonaise qui est née, qui s’est développée et qui est pratiquée sur des tatami. Que vous soyez un amateur de judo ou de karaté, ou simplement intéressé par l’artisanat japonais, découvrir les étapes de fabrication d’un véritable tatami vous plongera dans un univers riche en tradition et en savoir-faire. Dans cet article, nous explorerons l’histoire du tatami, les matériaux utilisés, les différentes étapes de fabrication, et bien plus encore.

Une rapide histoire du tatami

Origine et évolution du tatami au Japon

Pièce japonaise traditionnelle avec des tatamisLe tatami trouve ses origines pendant la période Heian (794-1185), où il était initialement réservé à la noblesse japonaise. À cette époque, les tatamis étaient des objets de luxe, symboles de richesse et de statut social qui servaient principalement de tapis.

Il faut attendre la période Kamakura (1185-1333) pour qu’ils commencent à être utilisés comme revêtement de sol.

En l’espace de quelques siècles, leur usage s’est démocratisé à l’ensemble de la population, devenant un élément indispensable des maisons japonaises.

Le rôle du tatami dans la maison japonaise traditionnelle

Traditionnellement, les pièces couvertes de tatamis sont appelées washitsu. Posé directement sur un parquet en bois, le tatami y joue un rôle central.

Les washitsu sont des pièces polyvalentes. Elles sont équipées pour pouvoir s’asseoir et y manger, les tatamis offrant une surface douce et agréable pour s’asseoir.

Mais elles servent aussi de pièces pour dormir. Dans ce cas, le mobilier est décalé pour laisser place au futon japonais traditionnel qui est déplié pour l’occasion. Au petit matin, il est rangé dans un espace dédié fermé appelé oshiire.

On y pratique aussi des activités quotidiennes comme la cérémonie du thé , l’ikebana ou encore la calligraphie.

L’utilisation du tatami va donc au-delà du simple revêtement de sol. Il participe à la création d’une atmosphère de calme et de sérénité grâce à son odeur caractéristique et ses propriétés isolantes.

Capable de tenir des années s’il est bien soigné, le tatami japonais traditionnel est très facile à entretenir au quotidien.

Les matières utilisées dans la fabrication d’un véritable tatami

La paille de riz : le cœur du tatami

Plan de coupe d'un tatami traditionnel de la maison Waraku : l'intérieur est constitué uniquement de couches de paille de riz.La paille de riz, utilisée pour le noyau du tatami, est un matériau naturel qui est reconnu pour sa résistance et sa durabilité. La quantité et la qualité de cette paille dépendent des exigences du fabricant.

Chez Waraku, un fabricant de tatami professionnel avec lequel nous travaillons, seule de la paille de qualité, plate et sans trous, est utilisée.

Provenant principalement de la préfecture de Miyagi, cette paille est soigneusement sélectionnée et séchée pour garantir une humidité inférieure à 15 %, assurant ainsi la robustesse du matelas.

L’igusa : l’herbe de jonc gage de qualité et d’authenticité

Champs d’igusa, le jonc utilisé dans la fabrication des tatamis japonaisContrairement à ce qu’on pourrait croire, un véritable tatami traditionnel de qualité n’est pas uniquement composé de paille de riz. Sa face extérieure est tressée à partir d’igusa.

L’igusa, ou herbe de jonc est tressée pour former la natte de couverture du tatami. Cette plante, aujourd'hui cultivée principalement dans la préfecture de Kumamoto (île de Kyushu), est appréciée pour ses propriétés antibactériennes, sa capacité à réguler l’humidité et son parfum apaisant. L’igusa joue également un rôle crucial dans la purification de l’air intérieur.

Les étapes de fabrication du tatami traditionnel

Culture et récolte de l’igusa

La culture de l’igusa commence par la plantation des jeunes pousses dans des champs soigneusement préparés avec des engrais organiques. Après environ sept mois de croissance, l’igusa est récoltée, puis séchée pendant 12 heures avant d’être stockée pendant trois mois pour stabiliser ses propriétés.

Bien qu'à l'origine la région de Kurashiki était grosse cultivatrice d'igusa, aujourd’hui, 97 % de la production japonaise provient de la préfecture de Kumamoto.

Séchage et stockage de l’igusa

Le séchage est une étape cruciale qui permet de préserver les qualités naturelles de l’igusa. Un processus de séchage à l’air chaud est utilisé pour éliminer l’humidité excessive et les parasites, garantissant ainsi une matière première saine et durable.

La culture et la récolte de la paille de riz sont similaires à celles de l’igusa.

Tressage et assemblage du matelas en paille de riz

Machine à tisser traditionnelle utilisée dans la fabrication des tatamis - Maison Oshimaya à KurashikiLe tatami traditionnel est une sorte de matelas composé de plusieurs couches de paille de riz pour une épaisseur initiale d’environ 40 cm. Compressé et cousu pour atteindre une épaisseur finale d’environ 5 cm, ce matelas dur est appelé tatami doko.

Après l’étape de tissage, quand il est sous forme de matelas, le tatami doko est stocké dans un séchoir à air chaud pendant 2 heures pour éliminer les parasites.

Certains fabricants rajoutent avant l’igusa un papier insectifuge permettant de protéger le tatami des parasites pendant des années.

La dernière couche, composée d’igusa tressé, est ensuite cousue sur le matelas dur. C’est le tatami omote.

Finition et ajout du bord en tissu

La dernière étape consiste à ajouter une bordure en tissu, appelée tatami-beri, qui renforce les bords du tatami et lui donne une touche esthétique.

Les bordures peuvent être en coton naturel ou en fibres synthétiques, offrant une grande variété de motifs et de couleurs pour s’adapter à tous les goûts.

La fabrication d’un tatami traditionnel en image

Parce qu’on sait que vous êtes friands des vidéos explicatives sur la façon de travailler des artisans traditionnels, voici une vidéo de la fabrication des tatami proposés par Waraku. Ils ont pris le temps de la sous-titré en français pour la rendre accessible, profitez-en !

Visite d’un atelier de fabrication de tatami

Teinture des brins d’igusa pour la fabrication d’un tatami dans l’atelier d’OshimayaLors de notre visite à l’atelier Oshimaya à Kurashiki, nous avons pu observer de près les méthodes traditionnelles de fabrication des tatamis 100 % en igusa. Cet atelier, réputé pour son savoir-faire, combine des techniques ancestrales avec des innovations modernes pour produire des tatamis de la plus haute qualité.

De la culture de l’igusa à la couture finale des différentes couches, cet atelier gère toutes les étapes de A à Z en respectant au maximum les différents matériaux.

Par exemple, l’igusa est cultivé sans pesticides pour garder une fibre de grande qualité. Celle-ci est teinte avec des produits naturels et séchée au soleil.

Les artisans de l’atelier Oshimaya suivent des étapes minutieuses, de la sélection des matériaux à la finition des tatamis. Chaque étape est réalisée avec soin et précision, garantissant un produit final qui respecte les traditions tout en répondant aux standards modernes.

Utilisation du tatami traditionnel

Le tatami dans la maison japonaise et dans les temples

Tatami très fin utilisé dans les maisons japonaises modernesMême au japon, posséder un tatami traditionnel de qualité est un luxe. Dans les maisons japonaises modernes, le tatami est généralement remplacé par des revêtements de sol plus accessibles comme le parquet ou le carrelage, ou éventuellement un tatami très fin qui ne fera que quelques millimètres d’épaisseur, proche du tapis.

Lorsqu’il est utilisé dans les maisons et appartements modernes, on retrouve le tatami principalement dans la chambre ou le salon.

Si vous avez la chance de voyager au Japon, vous pourrez observer que les temples sont souvent meublés de tatami traditionnel.

Le tatami comme sommier et futon

Le tatami est souvent utilisé comme base pour les futons, remplaçant nos sommiers traditionnels en lattes de bois.

Cette combinaison offre un confort de sommeil unique : le futon soutient le corps tandis que le tatami permet de réguler l’humidité et la température.

Tatami et arts martiaux

Le tatami est également essentiel dans la pratique des arts martiaux tels que le judo, le kendo ou l’aïkido.

Les tatamis utilisés pour ces disciplines sont spécialement conçus pour offrir une surface de combat sûre et confortable, absorbant les chocs et réduisant les risques de blessures.

Cependant, il est de plus en plus rare de voir des dojos équipés de tatamis traditionnels en igusa. Des versions réalisées à partir de fibres synthétiques leur sont préférées pour une question de prix et d'amorti.

Le tatami Ryukyu : un tatami sans galon

Le tatami Ryukyu se distingue par l’absence de galon (bordure), offrant un aspect moderne et épuré.

Ce type de tatami est particulièrement apprécié pour sa simplicité et sa capacité à s’intégrer dans des intérieurs contemporains. Cependant, leur fabrication est compliquée et le savoir-faire se perd, rendant leur utilisation de plus en plus rare.

Critères de qualité d’un tatami

Les différents niveaux de qualité du tatami

Les tatamis se déclinent en plusieurs niveaux de qualité, déterminés par les matières utilisées, la densité de la paille de riz et la qualité de l’igusa.

Les produits bon marché sont majoritairement produits à partir de fibres synthétiques. Éventuellement, une couche de jonc peut être utilisée pour la surface externe.

Les produits haut de gamme comme ceux que nous proposons chez Konjaku sont réalisés exclusivement à partir de paille de riz et d’igusa.

exemple de tatami fabriqué avec des éléments synthétiques
Exemple de tatami fabriqué
avec des éléments synthétiques.
Plan de coupe d'un tatami fin de chez Oshimaya, réalisé uniquement avec du jonc igusa
Plan de coupe d'un tatami fin de chez Oshimaya,
réalisé uniquement avec du jonc igusa.

Plus le nombre de couches de paille de riz est élevé, plus le produit est de qualité et résistant dans la durée.

Brins d’igusa utilisés dans la fabrication de tatami avec une comparaison de la qualité en fonction de la longueur des brinsPour l’igusa, la qualité sera déterminée par :

  • la longueur des fibres : plus elles sont longues, mieux c’est;
  • la densité du tissage;
  • l’uniformité de la couleur qui passera du vert au jaune avec le temps.

Il existe aussi des versions spéciales fabriquées uniquement à partir d’igusa, comme chez Oshimaya dont nous avons visité l’atelier, afin d’obtenir un tatami plus léger.

Comment reconnaître un tatami de haute qualité

Un tatami de haute qualité se distingue par sa densité, la régularité de son tissage et l’absence d’irrégularités. Une belle couleur verte homogène sera aussi le signe d’un bon tatami.

Certaines certifications et labels écologiques, tels que l’Eco Mark, garantissent également un produit respectueux de l’environnement et de la santé.



Vous en savez plus sur la méthode de fabrication d’un tatami traditionnel et vous savez reconnaitre un tatami de qualité. Si vous souhaitez maintenant sauter le pas et opter pour un véritable tatami japonais de qualité pour votre intérieur ou simplement pour isoler votre futon japonais, n’hésitez pas à consulter notre sélection.

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