Koïnobori, signification et origine des carpes volantes du Japon

Au Japon, chaque printemps, le vent porte avec lui une tradition colorée : le vol des koï nobori. Ces carpes volantes, hissées pour la fête des enfants, symbolisent la force et la persévérance des jeunes générations. Embarquez dans un voyage à travers la signification et l’origine des koï nobori, et découvrez comment ces simples morceaux de tissu sont devenus un des symboles culturels les plus représentatifs du Japon.

Origine de la koï nobori

La légende des koï nobori

Selon une ancienne légende chinoise, une carpe koï qui réussit à franchir la cascade du Dragon Jaune se transforme en dragon. Cet exercice réputé particulièrement éprouvant fait de cet animal un symbole de force et de courage.

Adoptée par la culture japonaise, cette histoire illustre les qualités que les parents désirent pour leurs enfants : la persévérance, la résilience et la capacité à surmonter les obstacles de la vie.

Les koï nobori, qu’on retrouve écrit koïnobori ou koinobori, s'inspirent de cette carpe koï légendaire pour souhaiter aux enfants force et succès pour l’année à venir.

Du champ de bataille aux foyers japonais

Les premières manches à air étaient dressées par les samouraïs sur les champs de bataille. Ces drapeaux étaient de formes et couleurs différentes. Au début de l’ère Edo, ces bannières prirent la forme de carpes koï pour symboliser le courage et la force des guerriers.

Au fil des siècles, les koï nobori ont évolué pour passer de simples accessoires de guerre à un symbole représentatif des membres de la famille. Il faut attendre le XXe siècle pour que la bannière prenne sa forme qu’on connaît aujourd’hui.

Kodomo no hi : la fête des enfants au Japon

Depuis de nombreuses années, les enfants sont célébrés le 5 mai lors du kodomo no hi. Mais initialement, cette fête japonaise était uniquement réservée aux garçons et était alors appelée Tango no sekku.

Pendant cette cérémonie qui marque la fin de la Golden Week, de nombreux symboles traditionnels sont exposés dans les foyers pour composer ce qu’on appelle la gogatsu ningyô ou “poupées de mai”.

On y retrouve la yoroikazari, une réplique d’une armure d’un samouraï, des armes comme le katana ou l’arc ainsi que d’autres symboles traditionnels qui célébraient les garçons des familles de samouraïs. Devant les maisons japonaises sont exposées les célèbres bannières à l’image des carpes koï.

Aujourd'hui, le kodomo no hi est une célébration nationale au Japon, où les koïnobori japonaises sont hissées avec fierté devant les maisons, dans les parcs et le long des rivières. Ce jour est l'occasion pour les familles de se réunir, de célébrer leurs enfants et de prier pour leur bonheur et leur santé.

En plus de faire partie des objets porte-bonheur japonais, les koï nobori sont devenus des icônes culturelles dans tout le Japon.

Koïnobori, signification des différents éléments et couleurs de bannières

Les koï nobori, les bannières en forme de carpe koï, sont un symbole de persévérance et de force, qui servent à souhaiter le succès et la résilience aux enfants japonais.

Exposées tout le mois de mai, elles sont aussi un symbole annonciateur de l'arrivée de l’été et des beaux jours.

S’il est possible de trouver ces carpes volantes seules, on retrouve souvent les koï nobori sous forme de bannières composées de nombreux éléments.

Les carpes sont accrochées à un poteau au bout duquel se trouve une girouette qui surplombe une roue à rayon (yaguruma).

On retrouve ensuite une banderole multicolore (appelée fukinagashi) qui ressemble à une manche à air et sur laquelle se trouvent des éléments caractéristiques de la famille.

On retrouve ensuite les différentes koï nobori symbolisant chaque membre de la famille. La koïnobori noire est traditionnellement utilisée pour le père, la rouge représente la mère, et les autres couleurs symbolisent les enfants du foyer. On retrouvera dans l’ordre une koï nobori bleue, puis une verte, puis une violette, etc., pour chaque enfant.

Fabrication des koï nobori traditionnelles

Traditionnellement, les koï nobori étaient fabriquées en papier ou en coton, des matériaux légers qui permettent une belle flottaison et faciles à trouver.

Aujourd'hui, si le coton est toujours utilisé, des matériaux synthétiques tels que l’acrylique, sont souvent employés pour leur durabilité, leur facilité d'entretien ou pour une question de coût.

Certains artisans spécialisés fabriquent encore des koi nobori en papier washi. On vous a d’ailleurs déniché une vidéo qui vous détaille entièrement la méthode de fabrication des koi nobori traditionnelles.

Les magnifiques couleurs des koïnobori sont obtenues soit par teinture, soit par peinture.

Pour leur donner leur forme de manche à air, certains artisans utilisent des techniques de couture spécifiques qui donnent aux koinobori une apparence tridimensionnelle, avec des détails tels que les écailles, les nageoires, les yeux et la bouche.

Avec le temps, la tradition des koï nobori s'est modernisée, donnant naissance à une variété de styles et de motifs. Outre les représentations classiques de carpes, certaines koï nobori arborent des motifs modernes, des personnages de dessins animés populaires ou même des créations personnalisées.

Malgré le passage des siècles, les koï nobori sont restées un symbole culturel du Japon. Véritable porte-bonheur, symbole de force et de détermination, vous aurez certainement la chance de les observer onduler au gré du vent si vous visitez l'archipel nippon pendant le mois de mai. Et pour profiter de cette tradition depuis chez vous, vous pouvez installer ces jolies carpes flottantes sur votre terrasse, dans votre jardin ou au bord d’une fenêtre.

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