Les différences entre les baguettes chinoises et les baguettes japonaises

Comme pour une grande partie des objets asiatiques, les néophytes utilisent les mots « baguettes chinoises » pour parler de n’importe quel type de baguettes.

Pourtant, les baguettes chinoises et les baguettes japonaises ont peu de points communs. Voici la liste des principales différences entre ces deux types de baguettes et la manière de les utiliser.

Les baguettes chinoises sont plus longues

Les baguettes chinoises sont plus longues que leurs homologues nippones. Elles font en moyenne 25 cm, contre 20,5-22,5 cm pour les baguettes japonaises.

Cette différence de longueur est d’abord historique. En Chine, les baguettes ne s’utilisaient pas comme couvert, mais comme outils en métal pour l’entretien du feu. Elles devaient donc être longues pour éviter les brûlures.

Elles devinrent les couverts en bois que nous connaissons, après une période de récession pendant laquelle le prix du métal a rendu la fabrication de couverts en fer inaccessible.

Cette différence est aussi d’origine culturelle. La cuisine chinoise se partage beaucoup plus que la cuisine japonaise. Elle se présente souvent sous forme d’un ou plusieurs plats posés sur un plateau tournant au centre d’une table. La longueur des baguettes permet de se servir plus facilement.

Les baguettes japonaises sont plus pointues

De manière générale, les baguettes japonaises possèdent une extrémité ronde, comme pour les baguettes chinoises et une extrémité beaucoup plus fine.

Cette différence vient du régime alimentaire des Japonais qui contient beaucoup de poisson. Rappelons que les baguettes ne servent pas seulement à prendre de la nourriture. Elles servent aussi à couper, mélanger ou séparer les aliments. La partie fine des baguettes japonaise sert donc à séparer plus aisément les arêtes de la chair du poisson.

Pour l’autre extrémité, il y a deux écoles : ceux qui pensent qu’elle ne sert qu’à tenir les baguettes, et ceux qui s’en servent pour piocher la nourriture dans les plats communs. Cette règle est un vrai débat au Japon, au même titre que le pain au chocolat et la chocolatine en France. Il serait tout de même d’usage de penser qu’on ne se sert pas avec la partie qui a touché les mains.

Au Japon, il y a des baguettes japonaises pour homme et femme.

Dans l’archipel nippon, les baguettes pour femme sont généralement plus courtes et plus fines que celles pour homme. Ces dernières peuvent faire 24 à 25 cm. La raison ? Avoir une taille de baguette adaptée à la taille de la main.

En boutique, vous pouvez retrouver des coffrets comportant deux paires de baguettes, appelées meteo-bashi. Ces coffrets contiennent une paire de baguettes pour femme, et une paire de baguettes pour homme. Elles sont souvent offertes comme cadeau de mariage.

En Chine, toutes les baguettes ont la même taille.

Les différences dans l’utilisation des baguettes japonaises et chinoises

En réalité, il y a très peu de règles de politesse différentes entre la Chine et le Japon.

La seule chose qui change, c'est qu’en Chine, il n’y a pas de repose-baguette. Cependant, les baguettes ne doivent pas être posées directement sur la table pour des raisons d’hygiène.

On ne peut pas non plus les planter dans son bol de riz. Cette pratique rappelle les encens plantés dans les bols de riz à la mort d’un proche. Pas idéal pour mettre l’ambiance à table.

Alors, comment faire ? On peut tout simplement se permettre de les poser sur le bord du bol, ce qui ne se fait pas au Japon. Mais attention, si vous les posez au milieu, cela veut dire que vous avez fini votre repas. Il faudra donc être précis, ou utiliser un grand bol comme pour les ramens.

Maintenant, vous ne pourrez plus dire que vous ne savez pas faire la différence entre ces deux types de baguettes. En espérant ne plus voir de clients passer la porte de la boutique en demandant « est-ce que vous vendez des baguettes chinoises 🤓 ? ». La distinction étant faite, vous pouvez désormais passer au niveau suivant : apprenez à tenir vos baguettes correctement. Parce que là aussi, il y a du boulot…