Futon : tout savoir sur l’authentique lit japonais

Qu’est-ce qu’un véritable futon japonais ?

Le terme futon (寛ぎ) désigne littéralement le lit pour un japonais.

Le futon japonais traditionnel pour dormir est composé de trois pièces :

• d’un matelas posé au sol appelé shiki futon ou shikibuton ;
• d’une couette traditionnelle japonaise en coton appelée kake futon (掛け布団) ;
• éventuellement d’un oreiller ou d’un coussin appelé makura, rembourré à la cosse de sarrasin.

Le shiki futon est le matelas japonais traditionnel par excellence. Son rembourrage est réalisé à partir de couches de coton empilées. Au Japon, il est normalement placé à même le sol composé de tatamis. Mais on le retrouve de plus en plus posé sur un sommier et un cadre de lit.

Relativement fin et souple, il se roule la journée lorsqu’il n’est pas utilisé. Le but ? Gagner de la place, mais surtout laisser respirer les tatamis sur lesquels il est posé.

Depuis quelques années, le futon s’est démocratisé en occident, notamment aux États-Unis, où il sert de lit d’appoint ou de banquette convertible. Il est aussi beaucoup utilisé en Europe posé sur un sommier à latte et un contour de lit en bois massif.

L’épaisseur d’un vrai futon japonais

Si vous recherchez un vrai futon japonais, sachez que le matelas ne dépassera pas 5 à 10 cm d’épaisseur. Pour pouvoir être plié facilement, il est très léger. Si votre futon est lourd ou s’il dépasse cette épaisseur, c’est certainement que vous avez un futon de style occidental, pâle copie de sa version nippone adaptée à notre façon de dormir.

Autre type de futon

D’autres fabricants de futons comme l’atelier Takaokaya, proposent d’autres types de produits comme le gorone futon. Ce couchage japonais est plus petit et plus léger que le shiki futon et ne contient pas de kake futon. Il a été développé pour répondre aux besoins des ryokans, les auberges japonaises, de proposer à leurs clients des zones de détente où ils peuvent, entre autres, faire une courte sieste, appelée hirune.

La fabrication du futon japonais est un artisanat nippon qui respecte des règles strictes.

Il y a d’abord le choix méticuleux des matériaux. Majoritairement en coton, on retrouve aussi des tissus de qualité en lin ou en soie.

Le tissu choisi qui servira à faire la housse est ensuite découpé à la bonne taille et cousu grâce à une machine à coudre (seule machine présente à l’atelier Takaokaya).

Vient ensuite la découpe manuelle de la ouate de coton, qui viendra garnir le futon. Ces couches sont ensuite pliées et empilées pour être intégrées à l’intérieur de la housse.

C’est l’étape la plus cruciale du processus de fabrication du futon. Elle concentre tout le savoir-faire de l’artisan : celui-ci n’empile pas simplement les couches de coton. Il renforce aussi certaines zones bien précises sujettes à plus de pression. Bien réalisée, cette étape est non seulement garante du confort du dormeur, mais aussi de la durabilité du futon.

Enfin vient l’étape de finition. Il s’agit de terminer la couture latérale, permettant de fermer la housse pour garder le rembourrage à l’intérieur.

La magie du savoir-faire japonais ?

Ces dernières coutures sont réalisées en point kuke. Le point kuke est une technique de couture japonaise qui crée l’illusion d’un point de couture invisible, indétectable à l’œil nu.

Dernière étape, et pas la moindre, c’est la couture au point Watoji. Cette technique de couture consiste à réaliser des points de couture à travers la housse, pour maintenir la ouate de coton à l’intérieur du futon. Ces étapes sont réalisées à la main.

Envie de le voir en image ?  Ça tombre bien, nous sommes allé au Japon pour vous faire découvrir les coulisses de La maison Takaokaya, fabricant de futon et de coussin zabuton depuis plus d’un siècle, et la fabrication de leurs futons traditionnels.

Pour protéger le shiki futon et le kake futon, et faciliter leur entretien, ils sont généralement protégés avec du linge de lit, équivalent de nos draps-housses et housses de couette. La housse de futon, tout comme la housse du kake futon, est réalisée en coton. L’ingéniosité japonaise fait qu’ils sont extrêmement faciles à mettre en place. Rien à voir avec nos housses de couette difficiles à enfiler.

Un investissement durable au service de votre sommeil

Le futon est une pièce indispensable du kutsurogi (寛ぎ), l’art de la relaxation japonaise.

Le shiki futon traditionnel est 100 % réalisé en coton. Cette matière naturelle présente plusieurs avantages. Elle permet d’absorber l’humidité et la sueur pour tenir le corps au sec, quelle que soit la saison. Elle permet aussi un bon transfert de chaleur pour ne pas avoir trop chaud l’été ou trop froid l’hiver.

Si l’artisan est consciencieux, comme à l’atelier Takaokaya, le coton est entièrement utilisé pour éviter les pertes et les déchets. Le shiki futon est écoconçu et réalisé dans l’objectif de le conserver le plus longtemps possible sans perte de confort.

Le futon pour lutter contre le mal de dos ?

Grâce à l’empilement intelligent des couches de coton, le futon est fabriqué en tenant compte des différentes zones de pression du corps.

Sa faible épaisseur et son emplacement au sol le rendent très ferme.

Ces particularités en feraient, d’après certains, un matelas particulièrement adapté aux personnes souffrant de maux de dos et aux femmes enceintes. Il permettrait notamment de mieux maintenir, voir redresser, la colonne vertébrale.

Cependant, d’après une étude menée en 2008 sur 160 personnes, il n’y aurait pas une grande différence entre un matelas « classique » et un lit futon sur la réduction des maux de dos.

C’est donc une question de ressentie. Pour bien dormir, à vous de voir le type de lit qui conviendra le mieux à votre chambre de style japonais et à vous.

Ce qui est sûr, c’est que la facilité d’entretien et l’obligation d’aérer la literie japonaise pour éviter l’humidité limitent les acariens. Une solution de couchage intéressante pour les personnes allergiques.

Bien utiliser son futon au quotidien

Faire son lit ou enfiler une housse de couette sont des petits gestes que nous avons l’habitude de faire avec nos lits sur cadre. Mais adopter un futon nécessite l’apprentissage de nouvelles habitudes.

Par exemple, le futon n’est jamais posé sur une surface froide. Pour l’isoler du sol, il est généralement placé sur un tatami ou sur un tapis.

Au réveil, faire son lit signifie le plier et le ranger dans un endroit dédié. Cela permet d’aérer la zone de couchage pour laisser sécher l’humidité qui s’est créée dans la nuit. Vous évitez ainsi les moisissures et gardez votre matelas en bon état.

Bien entretenus, les futons peuvent se garder jusqu’à 15 ans, ce qui correspond à 5 ans de plus en moyenne qu'un lit classique.

Les futons traditionnels sont conçus sur mesure. Par conséquent, on dort rarement à deux sur un matelas. Traditionnellement, chaque dormeur à son propre shikibuton pour son propre confort. Mais si vous souhaitez dormir à deux, vous pouvez toujours coller vos matelas ou opter pour un futon 2 places.

Pour en savoir plus sur les façons de bien utiliser un futon au quotidien, vous pouvez retrouver tous nos conseils dans un seul et même article sur notre blog.

Se faire plaisir avec un véritable futon japonais est donc une affaire de goût. C’est un objet à mettre entre toutes les mains de ceux qui aiment le confort, l’artisanat de qualité, le Japon et les produits durables et écologiques. Et pour ceux qui auraient déjà craqué, nous vous avons préparé un article complet sur l’entretien de votre futon japonais, pour que vous puissiez le conserver en bon état pendant de longues années.